Elizabeth Arden
Florence Nightingale Graham, ce nom ne vous dit peut être rien et pourtant ses accomplissements sont largement reconnus. En 1910 cette jeune Canadienne de 30 ans fraîchement débarquée à New York avec son frère, quitte le laboratoire pharmaceutique pour lequel elle travaille comme comptable pour se consacrer à la beauté.
L’esprit innovant et entrepreneur de Florence Nightingale Graham lui permettent d’ouvrir son premier salon de beauté sur la 5ème avenue à New York et de se muer en Elizabeth Arden. Ce nom mythique inspiré du roman « Elizabeth and her German Garden », et d’un poème intitulé « Enoch Arden », trône au dessus de la porte de son salon qu’elle repeint en rouge la veille de l’ouverture. Cette symbolique « Red Door » deviendra l’emblème de la marque.
Elizabeth Arden invente le concept de « Total Beauty » en proposant de nombreux soins variés : soins esthétiques, manucure, pédicure et même une salle de gymnastique. La beauté ne doit pas être un artifice mais une vraie philosophie de vie.
Elizabeth Arden a le don de créer les produits dont les femmes ont besoin et avec l’aide de son ami chimiste, A.F. Swanson, elle met au point la « Venetian Cream Amoretta », une crème à la texture légère et aérienne. Cette crème « allégée » que l’on compare à de la chantilly, détonne dans l’univers des crèmes traditionnelles de l’époque, grasses et épaisses, et signe une révolution dans le domaine des cosmétiques.
La vision innovante d’Elizabeth Arden ne connaît pas de frontières, elle se rend à Paris afin d’en savoir plus sur la beauté et les techniques de massages du visage utilisées dans les salons de la capitale. De retour à New York, elle décide de transformer le look des grandes dames en créant une gamme complète de maquillage comprenant des rouges à lèvres, des poudres, des mascaras et des ombres à paupières. En s’inspirant des maquillages chics à la française, elle séduit la haute société new-yorkaise grâce à des leçons de maquillage et des conseils beauté.
Femme d’affaires avisée, Elizabeth Arden fut une des premières à développer une offre coordonnée complète pour une clientèle huppée. Son engagement envers les femmes et leur indépendance est sans limite. La preuve en est, un de ses best sellers, le Red Lipstick qu’elle créa spécialement pour soutenir le mouvement des suffragettes : ces femmes qui militaient pour le droit de vote avaient une alliée de poids.
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, elle leur rend une nouvelle fois hommage avec la gamme « Montezuma Red » coordonnée aux galons des uniformes des femmes Marines.
En inventant le concept du « Total Look », elle exige de ses clientes une totale cohérence entre les couleurs des lèvres, des joues, des yeux et des ongles.
Ses salons de beauté se développent rapidement à travers le monde, elle entre ainsi en concurrence avec deux des plus grandes créatrices de beauté de l’époque : Helena Rubinstein et Dorothy Gray.
En 1930 elle se démarque une fois de plus avec la création d’un produit que l’on pourrait qualifier de magique, la « Eight Hour Cream ». Ce célèbre baume apaisant réparateur est lui même une histoire au cœur de l’histoire. Passionnée d’équitation, Elizabeth Arden enduit les pattes de ses purs sangs avec cet onguent aux multiples vertus. L’une de ses fidèles clientes appliqua ce baume sur le genou écorché de son fils, et 8 heures plus tard le genou était réparé. La crème miracle venait d’être baptisée.
Elizabeth Arden se révèle être une reine du marketing, produits, packaging, services, elle lit dans les pensées et les envies des femmes. En 1934 elle pousse le concept de « Total Beauty », mis en place dans ses salons, à son paroxysme en transformant une de ses résidences de villégiature (Main Chance) en centre de soin et de remise en forme.
Première publicité diffusée au cinéma, newsletter, émission de radio consacrée à la beauté, kit spa à la maison et même un disque « The sound of beauty by Elizabeth Arden », les femmes mangent, bougent, vivent Elizabeth Arden.
En 1938, le magazine Fortune déclare « Aucune autre femme de cette génération n’a construit un business comme le sien ». En 1946, elle devient la première femme à faire la couverture de Time Magazine, et elle déclare elle-même « Il y a 3 noms américains connus à travers le monde : les machines à coudre Singer, Coca-Cola et moi-même, Elizabeth Arden ».
Sources : marie-claire, voici…
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